Les Puces

Vide-greniers, friperies, braderies... Derrière l'engouement pour ces petits commerces redevenus à la mode, il y a une histoire. Celle du marché aux puces, institution plus que centenaire, profondément ancrée dans la mémoire de Paris. Associé aux classes populaires et aux «petites gens», le marché aux puces remonte au milieu du XIXe siècle, en pleine ère industrielle, quand le prêt-à-porter était encore inexistant, l’accroissement de la pauvreté des couches populaires de Paris crée l’urgence de se vêtir et de posséder des biens à moindre coût.

Des marchands rachetaient alors « le gros de la fripe » - par définition le vêtement qui était fripé, usé, passé de mode aux administrations, institutions militaires, hôpitaux et autres industries qui fleurissaient dans la capitale afin de les retravailler, les recouper et les destiner à la réutilisation. Tout comme le mot «fripe», le terme de «marché aux puces» est d'origine argotique. Il faisait alors référence à ces vêtements de fortune, souvent sales et peu entretenus, qui contenaient parfois des petites bestioles… Au milieu du XIXe siècle, près de 1500 marchands et chiffonniers se bousculaient au marché du Temple pour revendre leur cargaison de chiffons, tissus et tenues aux chalands sans le sou.

Les puces ont également longtemps occupé la périphérie de Paris, sur le pourtour de Paris, notamment entre Saint-Ouen et Montreuil, parce que les marchandises n’y supportaient pas une taxe appelée l’octroi. Dès lors que les militaires, qui y disposaient autrefois des canons sur les fortifications, ont délaissé ces espaces, les commerçants ont investi les lieux. Plus tard, les étals qui attiraient d'abord le «Paris popu» commencent à intéresser le petit bourgeois et l’étudiant fauché, dont l'âme bohème les faisait se démarquer de leurs congénères, trop classiques à leur goût. On s’aventurait vers la rue du faubourg Saint-Antoine et on partait à la recherche d’un pantalon usé ou d'un vêtement coloré, lequel donnait une «allure prolo» en rupture avec les codes vestimentaires de l'élite parisienne, affublée de noir. Dès lors, on commence à être séduit par les objets abîmés, polis, patinés. L’ancien a de la valeur : certains passionnés commencent à accumuler et deviennent parfois de grands collectionneurs.

La passion pour la trouvaille se calme vers les années 1960, quand le design, le neuf, plaisent davantage que les vieilleries. Avec l’ère hippie et le nouvel esprit qui souffle sur Paris, un regain d’intérêt pour les friperies gagne la jeunesse qui retourne faire ses emplettes pour quelques francs. Encore aujourd'hui, les marchés aux puces et les friperies attirent des milliers de personnes à Paris.

Nous vous invitons à redécouvrir l'incontournable marché aux puces de la porte de Montreuil, qui se tient depuis 1860 sur l’avenue du Professeur André Lemierre dans le 20ème arrondissement de Paris. Il est, à l'origine un marché populaire local comme il y en avait d'autres à Paris. Le marché de la porte de Montreuil est l'un des trois marchés aux puces que compte la bordure de Paris. Mais la sociologie de l'endroit en a fait, au fil des décennies, un marché spécifique et assez atypique.

Avec le temps, le marché est devenu le temple de la "fripe" et du vêtement ancien, mais aussi du neuf. Un marché où l'on trouve, depuis longtemps, des vêtements introuvables ailleurs, et de l’habillement au sens large qui comporte tout ce qu'il faut pour se vêtir, chaussures, gants ou chapeaux compris. Enfin, de nombreux marchands proposent également des articles pour l’équipement de la maison.

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